Session éclair




Voila 3 semaines que je ne suis pas aller pêcher, ni voir un etang. Voila enfin un trou de 2 ou 3 heures, ce soir je pourrai peut etre y aller ( si pas d'imprevus). Je dois encore preparer mon materiel, decongeler mes bouillettes, charger ma camionette; cela devient long, tres long, je ne tiens plus en place. Mes esprits ne sont que pour cette passion et cela devient de plus en plus obsessionnel.
Je ne vis plus que pour cette instant magique, qui pourtant ne dure pas bien longtemps; cet instant ou je n ai plus les pieds sur terre et ou mes sens se bousculent; ni la chaleur, ni le froid, ni la pluie, ni meme le vent ne me touchent.

Je ne tiens plus; j ai besoin de ce moment; je telephone a momo, mon fils de 11 ans, lui demande de tout preparer devant le perron ( on gagnera une demie heure).
Ouf, mon boulot se termine. Je rentre chez moi; comme promis momo est devant la porte. Vite il faut charger le matos; meme pas le temps de dire bonjour a ma douce et tendre épouse. Comme un voleur, je charge tout et nous demarrons. Voila nous sommes sur la route. "Zut mes bouillettes dans le congelateur"; j'en parle à momo; nous decidons de pas perdre de temps en retournant à la maison pour les recuperer; on pêchera au pain, ce soir papa. Il fait beau cela devrait être tout bon.


Vite un petit arret chez le boulanger et voila de quoi assouvrir notre tentative de capture.
Nous arrivons sur cet etang de toute petite taille ( +ou- 40 ares).
La, deja exité par cette eau: d'une seule voix, on s ecrie:" regarde, elles sont en surface".A ce moment; il est 19h10. Nous decidons de ne prendre qu'une seule canne chacun et l'épuisette. D'un pas feutre, l'on approche de la berge, choisissons notre spot, deplions nos cannes et voila 19h20 nos lignes sont a l'eau.


Nous lancons quelques morceaux de pain pres de nos montages, aux endroits choisis. 19h25, notre session commence et deja nous fabulons:" allez on va faire un carton ce soir". Aussitot dit,un depart: momo laisse partir et juste au moment ou le fils tend; il ferre; voila deja la premiere carpe sur le tapis que le sillon de ma canne bouge. Je ferre... " loupée...". Momo me sourit, relance sa canne; le pain encore totalement mouillé est gobé de suite; momo ferre et s ecrie " encore une". Il n avait pas vu que je m appretai a epuisetter ausi de mon coté. Et voila le premier double de la soirée: une commune de 7kg400 et une de 5kg800.
Il n est que 19h50 et deja 3 poissons ont rejoint la berge,les cannes remises à l'eau, nous enregistrons plusieurs loupées.
A 20h22, momo loupe une, il ferre trop tot; de mon coté, je décroche.
A 20h38, je refais un poisson de 5kg100; momo en loupe plusieurs consecutivement; je le réprimande " ne va pas plus vite que ton poisson, attends qu il ait gobé ton pain". Comme de juste, la suivante est la bonne; elle fait 9kg300. Momo en est fier; me nargue presque; je vois dans ses yeux, le plaisir de me battre.Notre session tourne au carton; a 21h15,il ne reste que 2 morceaux de pain. Je m'en veux de ne pas en avoir pris plus. Momo, lui, est concentré sur son pain; ne lache rien et en ferre une autre de 2kg.


Et voila, nous accrochons nos derniers morceaux de pain. Je ferre un amour blanc de 7kg800, mon dernier poisson. Momo, lui, décroche sur un beau poisson qui ne lui a laisser aucune chance.
Le mal au ventre, n' ayant plus de pain, nous nous résignons à devoir rentré.
Il ne nous reste plus que les comptes à faire. Momo en a fait huit et moi six. On en a loupé plus d une quinzaine.Il est 21h35 et il fait encore bien jour.
Satisfait de notre pêche, nous remballons notre materiel. Mais qelque chose nous retient: l' envie de rester pres de cette eau si calme ou personne ne dérange.
Afin de prolonger notre plaisir, nous decidons de faire le tour de l'etang. Comme pour nous dire bonne nuit, les carpes s' amusent à faire des bonds.
Nous rentrons avec l' espoir de refaire la même partie de pêche au plus vite.


Une fois dans la voiture, momo m 'avoue que pour lui cette session eclair à été l' une des plus belles pêches qu il ait faite, meme s' il n a pas pris de gros poissons.
Il m 'explique qu il a ressenti tout comme moi, des sensations à ces moments plus que magiques; c 'est ce que cette pêche à la carpe est devenue notre passion. Et même lors des sessions plus longues, dans les lieux les plus majestueux; ou les espoirs etaient plus présents; mais la, ce jour la, dans cet etang si anodin, ou rien à ce jour pouvait nous faire esperer une si belle peche, il n 'avait eprouvé de telles emotions.
Je crois tout simplement que notre envie,notre besoin etait plus intense. De plus les carpes etaient présentes,comme pour nous récompenser de notre patience. Je souhaite à tous pêcheur, de vivre un jour ces moments ou le bonheur d'être juste la au moment opportun ou vous n' attendez rien d' autre que de vivre votre passion même si ce n' est que quelque heures, et qu' elle soit recompensée comme nous l' avons été mon fils et moi.

Publié par Jean-claude le 17-10-2003
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