Faute de temps, les longues sessions ne sont pas toujours réalisables. Même si être étudiant permet de pêcher régulièrement, il ne faut pas oublier que la pêche doit rester une passion et non devenir une façon de vivre, sous risque d'épuiser à terme la motivation interne. Et au lieu de laisser les cannes rangées pendant ce laps de temps, parfois long, qui sépare deux sessions, je profite régulièrement de quelques heures pour aller tremper mes lignes…

Pas n'importe où…

Il semble évident que pour ce type de pêche de « vitesse », une bonne connaissance du lieu et des mœurs des poissons est des plus nécessaires. Personnellement, quand j'ai juste quelques heures ou une nuit devant moi, je me dirige vers des plans d'eaux de taille restreinte, comme le domaine public nous en offre des kilomètres…

Pas besoin d'aller dans le privé pour toucher rapidement quelques poissons, en cherchant un peu, on se rend compte qu'on a tous de tels points d'eaux peu pêchés près de notre domicile. Du trou de carrière à la gravière, en passant par un ancien bras de rivière, le choix est large pour celui qui saura prendre le temps de chercher un minimum.

Juste un conseil, choisissez une eau près de votre domicile afin d'éviter de perdre un temps précieux en voiture. Pour bien faire, je pense qu'une demi-heure de route est un grand maximum.

Traquez-les !

Une fois le plan d'eau sélectionné, il va falloir tenter de trouver un maximum d'informations qui permettra de l'aborder au mieux. Faire une recherche sur le net est un bon début, qui permet de trouver parfois des informations des plus utiles comme la date de mise en eau, la nature des fonds, la topographie des berges, etc… Ensuite se renseigner auprès des pêcheurs au coup est bien souvent une bonne alternative, ils parlent bien souvent plus que les carpistes.

Si le plan est vierge, ou quasiment, de toute pression de pêche alors tout reste à faire. Je ne parlerai pas des longues séances d'observations nécessaires, des recherches de sauts et autres marsouinages, car tout comme moi vous savez que ces situations idylliques où le poisson se manifeste de tous côtés n'arrivent que très rarement, surtout à cette saison…

Je commence donc toujours par un sondage à la canne (ou en bateau si possible…) afin de se représenter une première fois la topographie des fonds. Lors du premier sondage, je sonde large afin d'avoir une idée générale des fonds. Je reporte ces profondeurs sur un schéma des berges établi au préalable.

Une fois le plan d'eau décortiqué, vous avez une vue d'ensemble des fonds et vous pouvez alors commencer un sondage plus précis. N'oubliez pas les bordures ! C'est peut-être encore une fois un cliché, mais lors de mes pêches rapides je fais 90% de mes poissons en bordure, et ce bien souvent sur la bordure opposée.

Appâts : simples mais de qualité !

Encore une fois, rien ne sert de trop se compliquer la tâche ici. Une bonne boule bien équilibrée et réalisée à partir de farines de première fraîcheur est largement suffisante. Personnellement, j'ai un faible pour les appâts à base de farines carnées comme les « Fresh Fish » de chez « Eclips Baitrange ». Un appât digeste qui contient un taux élevé de diverses farines de poissons de première qualité.

Autant privilégier la qualité sur la quantité encore une fois, d'autant plus qu'on traque ici poisson par poisson. Une chaussette de pellets additionnée d'une quinzaine d'appâts amorcés précisément suffisent amplement ! Pas besoin de déverser des quantités de graines et autres amorces, étant donné qu'on pêche sur le poisson…

Qualité- simplicité- efficacité

Un régime s'impose…

Côté matériel, allégez- vous un maximum. Bien souvent il faut marcher pour se rendre au poste. Oubliez donc les bivy résidentiels, trépied et autres barbecues…

Les cannes sont placées sur des piques individuelles, et dans le petit matériel juste l'essentiel est sélectionné. Avec un peu d'habitude, il est tout à fait possible de tout rassembler et de n'avoir à transporter qu'un sac à dos, le fourreau et le tapis de réception. Si vous comptez faire la nuit, un parapluie de 2m50 suffit amplement, additionné d'un bon duvet.

Régime light !

Petit récit…

Puisqu'un exemple vaut toujours mieux qu'un long discours, voici en quelques lignes le déroulement de ma dernière pêchouille. N'ayant qu'une courte matinée devant moi, je décide d'aller tremper mes lignes quelques heures sur un poste que je connais bien pour l'avoir beaucoup pêché l'hiver dernier…

Arrivé vers 6h15 sur le poste, je place rapidement mes deux montages en bordure avec comme amorçage une simple chaussette de pellets et une dizaines de boules. Une petite flottante à gauche boostée à cœur et un tandem de 16mm à droite.

le départ peut avoir lieu à tout moment ...

Une épaisse brume s'installe rapidement avec le lever du jour. La visibilité est réduite à 4-5 mètres, d'autant plus que je suis dans une cuvette ! Fatigué de la sortie de la veille, je m'endors rapidement sur mon level chair. Je suis réveillé de longs instants plus tard, vers 8h30, par les premiers rayons du soleil qui commencent doucement à percer. Et comme par enchantement, c'est à ce moment là que mon hanger vient brutalement frapper le blank de ma Léon… Je vous éviterai les diverses rushs et autres moments intenses du combat pour en arriver directement à l'épuisage. Il s'agit d'une commune majestueuse comme on les aime tous, puissante et massive. J'installe le pied et effectue les derniers réglages sur mon Canon lorsque dans un bruit strident mon autre Delkim s'emballe. S'en suit une course folle. Vite mettre le poisson au sac et enfin ferrer. Avec chance, elle a pris le large. De nouveau un beau combat en puissance et à l'arrivée la sœur jumelle de ma précédente prise…

La séance photo sur le pied s'effectue au mieux et je relâche rapidement ces deux déesses dans leur milieu.

Il est à présent 10h30 et mes obligations me forcent à remballer. Si j'étais resté au lit ce matin, je serais passé à côté d'une bien belle matinée et de deux beaux poissons. Et pour la petite histoire, j'ai reconnu une des deux communes en consultant mes photos. Je l'avais prise en janvier de cette année à poids égal et…au même appât. Comme quoi, utiliser des appâts de bonne qualité finit toujours par rapporter gros !

Nico