Rester calme et sauver des vies (volet1)
Arrivé au campement, il était effondré sur le sol, je crus d’abord à une blague. La colère assassine montait, mais lorsque mon attention se porta sur sa cuisse, la tension retomba aussitôt, et pour cause : elle était transpercée de part en part par un pieu sauvage et sournois : un arbuste sur lequel il s’est empalé par maladresse.
Seul au milieu de ces bois, à près d’une heure de toute route accessible par les secouristes, que fallait-il faire ? Le laisser là et partir le plus vite possible chercher de l’aide ? Lui appliquer un garrot ? ou enlever sa jambe de ce piège et l’emmener avec moi ?
Question très difficile !!!
Dans des moments comme celui là, la panique prendrait le dessus sur beaucoup d’entre nous, il vaut la peine d’y avoir réfléchi au moins une fois dans sa vie pour être prêt le moment venu. Nous préparons nos sessions des semaines à l’avance, mais qu'en est-il de notre sécurité ? Notre trousse de secours ? Ou quelques pansements ?


Sentiment d’impuissance ?


Nous allons revoir ensemble les bons gestes, ceux qui sauvent des vies. Nous verrons aussi le minimum à emporter avec vous dans votre trousse de secours, surtout pour de longues sessions, car lors de drame comme celui-ci, même si vous êtes très près d’habitations, les minutes qui suivent l’accident sont essentielles et il faudra appliquer les premiers soins au plus vite. Mais attention ! Que ce soit pour des coupures, des brûlures ou saignements, vous verrez que beaucoup de remèdes de grand-mère pourtant tenaces sont simplement inutiles, pire ! parfois ils risquent d’aggraver la situation.
N’étant pas secouriste, je me suis beaucoup documenté sur ce sujet avant d’écrire cet article et bien conscient de la responsabilité que je prenais envers vous, avant de diffuser cette article il a été lu par des pompiers de métier qui m'ont donné leur aval. Vous pouvez donc être sûr des informations données.

Les plaies graves

La branche qui transperçait la jambe de Steeven, c’est une plaie grave on la distingue de la sorte :
Une surface étendue (dépassant celle de la paume de la main), profonde, située à l’abdomen, au thorax, à l’œil, au visage, au cou, ou la main. Les blessures proches des articulations sont classées comme plaies graves aussi.
Et bien entendu un saignement excessif. Si la blessure est souillée par des corps étrangers (terre, graviers, brindilles, bouts de verre ...), cela devient un facteur aggravant !


Plaies graves en voie de guérison


Il ne faut surtout pas essayer d’enlever le corps étranger, ni de le désinfecter, pour stopper l’hémorragie, compresser localement la plaie avec votre paume de main (en vous protégeant avec une serviette) ou un pansement propre au pire si le saignement ne s’arrête pas effectuer un garrot, mais attention il doit être utilisé en dernier recours ! Car il peut être fatal pour le membre concerné.
Allonger votre victime tête basse (relevez les jambes si possible en les posant sur un sac par exemple), afin d’éviter un évanouissement.
Sauf si la plaie es située au thorax avec des difficultés respiratoires, il faut placer la victime en position demi- assise. Il ne faut surtout pas donner à boire ou à manger aux victimes ! Cela pourrait apporter des complications en cas d’anesthésie. Le but premier, est d’empêcher absolument la victime de perdre trop de sang.

Plaies simples

Les plaies simples: écorchure, éraflure, égratignure sont notre lot quotidien, mais autant savoir aussi les bonnes mesures à prendre :


Plaie simple


Par opposition aux plaies graves on les distingue de la sorte : peu étendue, superficielle, saignement faible.
Légèrement souillée (terre, graviers, brindilles, bouts de verre ...), avant toute intervention, il faut se laver les mains avec du savon, ensuite on laisse un peu saigner la plaie. Si nécessaire, enlever les corps étrangers avec une pince à épiler, si l’intrus est profondément ancré, n’essayez pas de l’enlever vous-même. Nettoyer la plaie avec de l’eau et du savon ou tout autre anti-septique. Nettoyer du centre vers la périphérie de la plaie. Couper les poils autour de la plaie et badigeonner avec un anti-septique (tapoter, cela réduit le risque de réouverture de la plaie).L’idéal est de laisser les petites écorchures à l’air libre, sinon un pansement pour protéger d’éventuelles salissures est à prescrire.

Saignement du nez

Rien de plus banal, mais énervant que le saignement du nez , une simple compression de la narine par laquelle coule le sang suffit, en position assise et tête légèrement penchée vers l’avant suffira pendant 10 min,éventuellement une mèche hémostatique peut rendre de grands services
Si le saignement est régulier allez consulter un médecin une cautérisation peut s’avérer nécessaire, de plus éviter l’usage de l’aspirine qui fluidifie le sang,le paracétamol est encore le meilleur choix

Brûlures

Petite anecdote : St Cassien, (l’année passée) on se prépare une délicieuse soupe destinée à nous réchauffer un peu pour la nuit (il faisait quand même -10 °C et pas de chauffage, cliquez ici pour lire le récit de cette session). Nous buvons notre breuvage, on discute 5 minutes et comme d’habitude Steeven m'interpelle pour que je range le campement, j’attrape le réchaud par une des oreilles qui soutiennent le poêlon, pschhhh presque collé tellement le métal était encore chaud, aie aie aie !!!
Ce qu'il faut savoir c’est qu’une brûlure continue de vous brûler, même après que vous ayez retiré votre main, c’est un peu comme avec un micro-onde les molécules sont mises en mouvement et elles vont continuer de « cuire » les zones en contact direct avec elles tant qu’on ne les aura pas refroidies.
Il faut au plus vite placer la zone atteinte sous de l’eau fraîche (pas glacée), pendant 10 minutes, ça peut vous sembler long, mais ces longues minutes réduiront la propagation de la brûlure et en plus la sensation de froid vous soulagera.


Brûlure très grave mais réduite avec de l’eau aussitôt après l’accident


Ici aussi, vous devez juger de la gravité, si la brûlure dépasse la surface de la paume de la main, elle doit être considérée comme grave et vous devez consulter un médecin. Ne mettez rien sur la brûlure ! Ne percez surtout pas les cloques, oignon coupé, farine, vinaigre, thé froid, jus de citron, matière grasse, voilà des remèdes de grand- mère qui ne servent à rien.
Après le passage sous l’eau si la brûlure est bénigne, l’application d’une crème comme la « Biafine » favorise une cicatrisation et diminue la douleur

Etouffement

L’étouffement est un risque à ne surtout pas négliger au bord de l’eau, une bonne session va toujours de pair avec un bon repas, un éclat de rire peut vous faire avaler de travers, généralement c’est bénin.
Mais si l’aliment reste coincé, vous n’aurez alors qu’une poignée de minutes pour sauver votre partenaire.
Quelques grandes tapes dans le dos peuvent déjà rétablir la situation, plus précisément 5, si après cela, il n’a toujours pas recraché le morceau passer à l’étape suivante :
Une des méthodes les plus réputées est la méthode dite de « Heimlich ».


Calme et méthode sont importants


Elle consiste à se placer derrière la victime, passer vos bras autour du corps juste au dessus du nombril et en dessous des côtes, écarter bien vos bras et effectuer des tractions violentes vers vous (en fait on exécute un léger mouvement vers le haut) afin de comprimer les poumons par le bas, cette technique ne marche que si les voies respiratoires sont complètement bloquées et ne laissent pas passer d’air. La surpression ainsi créée éjectera l’aliment ou du moins le déplacera suffisamment pour pouvoir reprendre un peu d’oxygène.


Insolation

A force d’attendre notre seul départ de la session au soleil, des accidents peuvent arriver : coup de soleil (ou de chaleur) et l’insolation si nous n’y prenons pas garde. Cependant avec de simples précautions ce souci peut être évité en se couvrant d’un chapeau (la casquette ne couvre pas les côtés et l’arrière) de se mettre à l’ombre le plus possible et surtout s’hydrater !! Car c’est souvent à cause du manque d’eau dans le corps que surviennent les malaises et maux de tête suivis des frissons. Si malgré tout cela arrive il faut boire de l’eau légèrement salée, peu mais régulièrement puis rester allongé et dormir dans un endroit frais et ventilé. Si les maux de tête et convulsions persistent, il faut consulter un médecin.


Méfiance avec l’astre solaire


Il ne faut pas oublier les crèmes de protection solaire ainsi que les lunettes de soleil pour préserver le capital santé de notre peau contre les complications futures (cancer), en outre les peaux blanches aux yeux bleus sont plus fragiles face au soleil.

Il n’est jamais facile de bien réagir face à un accident, l’aspect curatif est important mais le préventif encore plus. Le second volet de sensibilisation ne pourra pas éliminer une faille importante : l’aspect humain. En effet qui ne connaît pas une personne qui s’évanouit à la vision du sang ?


Publié par Capou - jean_cpb le 27-02-2006
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