Rester calme et sauver des vies (volet2)
Notre passion se joue avec un élément physique qui nous compose à plus de 90%. Pourtant si nous n’y prenons pas garde ce liquide dans lequel nous passons du stade embryonnaire à l’être humain peut être fatal.

Noyade

L’étang, la rivière ou le lac sur lequel nous pêchons est un lieu de loisirs et de détente, également un environnement dangereux qui provoque de nombreux accidents, tels que les noyades, hypothermies et hydrocutions. Les causes les plus fréquentes sont les chutes accidentelles dans l'eau (pendant un amorçage ou lors de la dépose des lignes), la surestimation de ses capacités à gérer des risques comme le combat d’un poisson en bateau sur un lac déchaîné par une tempête .
La sécurité aquatique oblige par exemple à détenir du matériel de secours dans une embarcation (préventif) alors que le sauvetage aquatique (curatif) concerne essentiellement l’extraction de l'accidenté de l'eau ; les gestes de premiers secours ne pouvant se pratiquer que sur un support stable, ils ne sont donc pas spécifiques au milieu aquatique.


Le milieu aquatique est encore plus dangereux en hiver


NB: Lorsqu’une personne se noie, elle panique et tente de s'accrocher au sauveteur. Alors que celui-ci doit rester libre pour aider l’accidenté. Il existe des prises de « dégagement» qui consistent à tordre le pouce et l’auriculaire. Si malgré ces gestes la victime vous agrippe et vous entraîne par le fond, immergez-vous, par réflexe elle vous lâchera.

Inconscience

Il est assez facile de reconnaître une personne inconsciente, car elle ne réagit plus et ne répond plus à nos questions simples. Outre cet état il faut vérifier si la victime respire normalement (détresse respiratoire), si oui :

La PLS doit être utilisée (Position Latérale de Sécurité). Sur des personnes inconscientes, cette position permet de libérer les voies respiratoires et évite que notre ami ne s’étouffe. Avant tout desserrez un peu les vêtements (col, ceinture) afin libérer toutes les voies de circulation, ensuite vous tirez légèrement la tête vers l’arrière et relevez le menton, afin que la victime ne s’étrangle pas avec sa langue ou avec d’éventuels rejets gastriques, vérifiez aussi la non présence d’obstacles dans la bouche. Prévenez les secours au plus vite. En les attendant restez à coté de la victime.


Placez la paume de la main gauche sur la joue droite



Maintenez celle-ci et repliez la jambe gauche



Basculez la victime vers vous, toujours en maintenant la main gauche de la victime



Placez le bras droit perpendiculairement au corps (il fera support)



Couvrez la victime quand la p.l.s est terminée


Si non : massage cardiaque dit « externe », mais là pas de secrets il faut une formation pratique et théorique cela ne s’improvise pas, au travail (Sauveteur Secouriste du Travail) ou dans votre ville, des stages dans les centres de secours permettent cette instruction qui souvent est gratuite ou négligeable au regard d’une vie.

Il y a encore trop de morts en hiver sous les biwys, ce fichu monoxyde de carbone emporte trop de nos confrères, donc chers amis ! Soyez prudents ! Utilisez des chauffages en bon état ou investissez dans ceux équipés de systèmes de sécurité et aérez vos biwys.

Luxations–entorses

Les entorses et les luxations nécessitent une immobilisation la plus précoce possible, afin d'éviter toutes séquelles. Ces lésions se situent au niveau des articulations pour faire une différence la plus simple : la luxation est un déboîtement qui dure alors que dans le cas d’une entorse le déboîtement est éliminé, les surfaces articulaires sont revenues en contact.
Qui n’a jamais entendu « épaule démise »? Il s’agit d’une luxation très fréquente, elle se caractérise par une épaule déformée, avec des mouvements impossibles (surtout ceux vers le corps). Avant tout transport de la victime, il faut immobiliser l’épaule à l’aide d’une écharpe croisée nouée sur l’autre épaule. Cette technique permet de réduire la douleur. Après cette immobilisation, appeler le 112 ou conduire la victime chez un médecin. Seul un professionnel peut envisager de replacer l’articulation.


Echarpe médicale


Autre star parmi les lésions articulaires : l’entorse de la cheville, elle se caractérise par un gonflement, un hématome et surtout une douleur vive, selon l’importance ces signes seront plus ou moins accentués, à la différence de la luxation. L’application de froid permet une diminution de la douleur et une limitation du gonflement. Dans tous les cas, une consultation médicale s'impose (radiographies éventuelles) mais surtout pour la mise en place d’une immobilisation faite par un médecin.

Piqûre d’insectes

Elle est plus douloureuse que dangereuse, en règle générale, il y a un léger gonflement accompagné de démangeaisons, s'il y a un dard ,l’attaquante était forcement une abeille, enlevez-le délicatement avec une pince à épiler. Il faut être très vigilant si la piqûre se situe au niveau d'un point névralgique tel que l’arrière gorge ou la bouche ou si la personne présente des signes d’allergies (œdème de QUINCK) qui provoquent gonflements, douleurs intenses et étouffement dans les cas les plus graves,il est impératif de faire le 112 !!!!!
Néanmoins des gestes simples permettent d’éviter ces risques tels que de ne pas laisser traîner des aliments ou boissons sucrés, de marcher pieds nus ou de vouloir chasser l’insecte.


Respectons la tranquillité des animaux


Outre les insectes volants, nous pouvons rencontrer des serpents, en fait il n'y a que la vipère qui soit venimeuse sous nos latitudes avec des effets non mortels sauf dans de très rares cas. Lors de la morsure le douleur ressentie n'est pas très forte (d’ailleurs l’animal est parti avant que l’on s’en aperçoive) les signes distinctifs de la morsure sont 2 points rouges auréolés, malgré le faible risque il faut tenir la conduite suivante :
- prévenir les secours (en donnant les indications adéquates)
- allonger la victime afin de ralentir la diffusion du venin dans le corps
- éventuellement utiliser un dispositif d’extraction de venin MAIS NE PAS INJECTER DE SERUM ANTIVENIMEUX !!!!!,ni de sucer ou d'inciser la plaie ou de poser un garrot
- nettoyer la zone avec de l’eau tiède savonneuse et éventuellement placer une compresse remplie de glace pour calmer la douleur
Pour éviter ces désagréments, les simples précautions de porter des bottes ou chaussures hautes, ou de ne pas bouger les pierres seront suffisantes.

Trousse de secours

Nous avons tous une trousse pour les montages petits matériels divers, mais peu d’entre nous avons une trousse de premiers soins dans la voiture et encore moins à la pêche. Ce qui suit n'est pas une liste exhaustive, mais elle est déjà une bonne base départ pour chacun d’entre nous. Profitez d’une consultation chez votre médecin pour demander son avis concernant les médicaments à rajouter et ceci en fonction de votre santé.
Une bonne trousse de secours doit être facile d’emploi, protéger les médicaments contre les UV et la chaleur (nous vous conseillons de noter sur une feuille annexe, la date de péremption afin de prévoir un renouvellement si nécessaire)


Exemple de trousse de secours


Les bandes adhésives souples, élastiques (type Urgo-strapping®) permettent de réaliser de bonnes immobilisations provisoires.
NB : Il faut éviter l'application de bandes adhésives en circulaire autour d'un membre car la circulation veineuse serait bloquée.
- Des compresses stériles, Attention !vérifier la date indiquée sur le paquet
- Une bande Velpeau de 10 centimètres de côté : son but est maintenir le pansement sur la plaie.
- Un rouleau de sparadrap pour faire tenir la bande Velpeau.
- Paracétamol (Efferalgan 500) en cas de douleur diffuse, de fièvre
- Bétadine jaune en petit flacon un antiseptique à utiliser après avoir nettoyé la plaie à l'eau claire.
- Une pochette de sutures adhésives (Urgo strip), pour rapprocher les bords d’une plaie moyenne
- Des pansements individuels
- Une paire de ciseaux : toujours pratique pour couper le sparadrap.
- Une pince à épiler et une pince à tique
- Des produits protecteurs solaires (peau et lèvres) à indice élevé=15
- Du sérum physiologique en dosette pour laver un œil
- Une boîte d'Aspi-venin attention son utilisation ne dispense pas la consultation médicale
- Imodium pour stopper une diarrhée
- Ercefuryl ou Spasfon pour lutter contre les maux de ventre (gastro- entérite)
- Une couverture survie


Pince à tiques : grands services pour faible encombrement


L’alerte

Après avoir lu cet article, vous serez prêt pour pallier aux éventuels désagréments de la pêche en eaux sauvages voir extrêmes, mais vous pourrez être aussi témoin d’un accident et de votre réaction dépendra la suite des événements, pour les gens émotifs comme pour ceux non préparés, il n’est pas facile et évident de donner une bonne alerte, voyons ensemble les tenants et aboutissants :


Gsm ou téléphone seront plus efficaces


Avant de donner l’alerte il faut protéger la zone de l’accident en ne risquant pas votre vie et celle des autres.
Une bonne alerte permettra aux secours d'arriver dans les plus brefs délais mais aussi avec les moyens adaptés. Mmaintenant en Europe le numéro 112 est le nombre à faire pour appeler des secours, voici une liste non exhaustive des informations à fournir (aujourd’hui vos correspondants sont bien formés et généralement ils vont vous interroger) :
-le numéro d’où vous appelez, d’ailleurs, attendez toujours l’autorisation avant de raccrocher
-la localisation précise de l’endroit où se trouvent les victimes (ville, rue, à proximité de tel ou tel repère)
-la nature de l’accident (noyade, chute)
- le nombre de victimes et leur état (conscient ou non)
-éventuellement les gestes effectués ou en cours si vous êtes plusieurs

En conclusion, le no-kill est tout à notre honneur, nous pêcheurs des temps modernes, mais anticipons en préparant nos sessions, et aussi en préservant notre santé et l’amour de ceux qui nous aiment.


Publié par Capou-jean_cpb le 10-03-2006
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