En bordure ça carbure (part one)
Les bordures sont la plupart du temps ignorées par nous, les carpistes. Et c’est normal puisqu’on n'en parle que très rarement que se soit sur le net ou dans les magazines. Les cannes dites « longue distance » font de plus en plus parler d’elles. Est-ce une erreur ou pas, est-ce un effet de mode ou pas, à vous de voir, en tout cas c’est une autre histoire, alors passons et concentrons-nous sur ce qui se trouve à nos pieds.

On parle souvent de hauts-fonds, de plateaux, de fosses ou trous, de pentes douces …
Mais les bordures dans tout ça, celle qu’on pêchait quand on était petit ou celle ou sont déverser les restes d’amorce, elles sont ou dans tout ça ?


Il y en a pour tous les goûts, et pour toutes les tailles.



C’est un tort de les oublier, les bordures sont de véritables gardes manger qui là sous nos yeux produisent naturellement une source d’alimentation fort appréciée des carpes. Carpes, qu’on va d’ailleurs souvent chercher bien trop loin à mon goût, comme dit plus haut.

En fonction des saisons et du type de bordure qui se trouve alors sous nos scions l’approche peut varier mais bien souvent on part toujours du même raisonnement, et c’est ce que nous allons découvrir ensemble. Une des règles à ne pas oublier à la maison est de changer toujours notre vision des choses dès que quelque chose change sous l’eau ! Un petit exemple pour comprendre, lorsque l'on pêche une bordure dégagée ou une bordure fort encombrée notre technique doit obligatoirement s’adapter si on ne veut pas avoir de mauvaises surprises (casse).
Jouer sur la discrétion du montage, sa résistance, sa fonction première en gros sont des facteurs très importants à prendre en compte, penser au poisson avant de penser a vous.


Le poisson de bordure est exceptionnel.



La nourriture aussi doit retenir notre attention puisque c’est celle-ci qui attire nos amies. Elle peut varier en fonction du lieu et de plusieurs autres facteurs donc, pareil, comme ci-dessus ça doit nous faire réagir. Parfois il s’agit de peu de chose mais c’est justement ce petit truc qui fait que …… ça déroule par après, et sans problème ou désagrément. Je pense aux écrevisses qui sont de véritables bûcheronnes de nos eaux, les bûches, ce sont nos bouillettes ou nos fils, donc attention. Les moules et autres individus de la même famille qui tapissent parfois certains de nos fonds sont à ne pas oublier, ce sont de vraies rasoirs ! Une tête de ligne (gros nylon) souffrira sûrement, mais avec un peu de tact elle survivra !

Autre règle ou dicton, on le voit comme on veut mais n’oublions pas cette phrase, il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier. Je veux dire par là que comme en toute situation de pêche il ne faut pas mettre toutes les cannes sur le même spot ou zone, ce qui d’ailleurs pour une question de discrétion anéantirait en grande partie le résultat final. Et puis plusieurs fils dans le même secteur pourraient déranger les mémères, à éviter donc. En bordure, spot de passage, les carpes passent, et régulièrement à des heures qu’il faut savoir localiser en observant ou en pêchant tout simplement. Une fois trouvées, vous verrez que les résultats suivront.




Ce passage régulier est un atout qui nous permet réellement de toucher du poisson à « coup sûr ». Bien sûr les conditions doivent y être. Mais vous allez alors me dire : « Oui c’est toujours la même chose, faut que les conditions plaisent à dame carpe et rebelote on n'est jamais sûr et on ne maîtrise rien de plus que d’habitude. » Et bien détrompez-vous. En bordure on maîtrise beaucoup plus de choses que l’on ne croit.

De un, condition clé qui nous mène droit vers la réussite, l’observation. Observer du bord et regarder parfois pas plus loin qu’aux bout de notre nez facilite vraiment la tâche. Observer un banc de carpes marsouiner à 20, 30 ou 50 mètres n’est alors plus vraiment la même chose ! Observer notre spot situé à quelques centimètres ou mètres nous permet de le faire en toute discrétion et de ne donc faire aucun bruit. Même si les carpes du lieu sont habituées au bruit, comme elles sont de passage elles n’hésiteront pas à fuir à la moindre contrariété pour doucement repartir un peu plus loin.


Un peu plus à droite s’il te plait !



De plus ne pas devoir sortir le zodiac est je pense quelque chose qui n’a jamais fait tort. L’observation est donc facile et parfois c’est flagrant, les nuages de vase remontant des fonds, les bouillonnements ou les petites particules qui viennent troubler la surface de cette eau plate nous garantissent que les carpes sont là.

Rien que de voir des carpes qui travaillent le fond sous mes yeux me motive et me permet d’avoir une confiance quasi totale.

Le deuxième atout qui lui aussi est de taille, j’ai nommé l’amorçage. Amorcer fait partie intégrante de notre pêche, et est très très important sur certaines parties de pêche. A nouveau sans faire trop de bruit on peut amorcer tranquillement, et donc amorcer peu mais régulièrement. Ceci a pour but de entretenir le coup en étant sûr donc à 100 % d’avoir toujours quelques appâts à coté de l’esche piégée au cas où une carpe passerait par là. Mais soyez en sûr les bips une fois l’heure arrivée ne s’arrêteront plus de hurler. Pour amorcer en bordure rien de plus simple. La pêche au spot fonctionne très bien, et suffit à arrêter des carpes en maraude. Un petit tapis de micros appâts ou particules a pour moi la priorité. Micro pellets, mini tiger, bouillettes coupées, frolic, petites graines, ... sont toutes des friandises qui pourront entretenir le coup et rendre la carpe complètement euphorique. De plus ces appâts pourront facilement être envoyés sur le spot, soit à la main pour être précis ou alors à la fronde, ou à la pelle s'il faut l’envoyer un peu plus loin. Deuxième technique qui fonctionne à merveille, est la suivante. Ici je ne choisis que des appâts de plus gros calibre, gros pellets et quelques bouillettes pures de minimum 20 mm. Et là pareil il faut amorcer avec minutie pour ne pas attendre bêtement que les carpes se nourrissent sur une colonisation de dreissenes situés quelques mètres plus haut que l’emplacement où est tendu notre piège.


La bordure face au vent, nous permet bien souvent de toucher du poisson.



Maintenant une fois les carpes repérées et le post amorcé tout ça du bord ce qui est un luxe la partie de pêche peut commencer. Mais justement comment pêche-t-on les bordures ? Est-ce comme la pêche dite pêche à longue distance ou est-ce différent ? En tout cas pour moi chaque détail a son importance, notre approche, notre vision, les questions qu’il faut se poser doivent donc obligatoirement changer.

Mais avant de parler technique ou approche parlons d’abord des différentes situations qui s’offrent à nous. Tout d’abord je divise les bordures en 2 grandes familles : les bordures de passage et les bordures de logement. Sur les 2 seule une nous intéresse puisqu’elle « enveloppe » l’autre, et oui comme toutes les bordures ou en tout cas 90 % sont des endroits où les carpes cherchent un apport nutritionnel elles sont donc en gros toutes pareilles. Pourtant ce n’est pas toujours le cas. Les bordures qui nous intéressent le moins sont les bordures de logement. Du fait que ces bordures existent mais sont moins fréquentées et que l’intérêt que les carpes ont pour celle-ci est un plus qui n’est pas en rapport avec le sujet nous n’en parlerons que très peu. Les bordures de passage, vous l’aurez compris, ont ici, pour cet article, ma préférence. Ces dernières sont des lieux où les carpes ont l’habitude de passer. Dans la plus grande partie des cas ce sont des lieux où elles trouveront de la nourriture en abondance et où elles ne resteront que quelques minutes, le temps de faire une pause et de se ravitailler. C’est donc celle-ci que nous pêcherons le plus souvent. L’autre famille, les bordures logements sont des endroits clé ou hot spots qui ou se voient à l’œil nu (arbres ou obstacles immergées de moitié) ou méritent d’être vues en sondant. Sur ce type d’endroit on trouve souvent de très jolis sujets.



Bingo !




Ce sont des carpes dites sédentaires qui se sont appropriées une zone où elles resteront durant une partie de leur vie. Sur ce territoire elles trouvent tout ce qu’il leur faut, nourriture et sécurité. Il est donc normal que les carpes iront y passer pour trouver de la nourriture de là mon terme « enveloppées » ci-dessus. De ce fait il est bien sûr tout à fait possible que des carpes bougeant en banc (nomades) qui alors recherchent des bordures avec de la nourriture se fassent piquer sur des bordures du type logement. Il en va donc qu’essayer de cibler que ces grosses carpes sur ces zones est plus ou moins « impossible » puisque rien n’empêche les autres carpes tout poids confondu du type nomades de s’y nourrir, mais les gros sujet y sont, donc pourquoi ne pas y tenter sa chance. Et comme on dit souvent, des exceptions y’en a et y’en aura toujours. Mais les différentes façons dont peut se comporter une carpe en fonction d’un lieu ou de son mode de vie est un autre sujet.

Une fois qu’on a bien compris les 2 grandes familles, on peut approfondir le sujet qui nous intéresse. Les bordures de passage sont des lieux de passage « logique » et vous l’avez compris, où la carpe trouve une source d’alimentation. On peut maintenant diviser le sujet en différentes catégories qui ne sont en fait que différentes en leur type de fond et donc nourriture qui y loge.



Sur les canaux, pêcher les bordures est symbole de réussite,les algues qui se trouvent
sur les parois sont pleines de vie(gammares, escargots, planctons).



La suite au prochain numéro ….

On y découvrira les différentes catégories de bordures qui s’offrent à nous et un petit mot technique pour couronner le tout.


Publié par Gilles le 24-07-2006
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