Ces petites marres oubliées...
Je vous propose de vous faire partager la pêche, dans « ma marre » au Luxembourg, même si dans les grandes lignes, les principes de base pour la pêche restent les mêmes pour ce type de lieu.


Je suis tombé par hasard sur cette flaque il y a environ cinq ans. Je pêchais la truite en famille dans un étang, et à l’occasion d’une pause-promenade bien méritée, je découvrais ce trou d’eau. Il s’agit d’un carré de 25 mètres de côté tout au plus. Il est perdu en pleine forêt, et même les satellites de Google Earth ne l’ont jamais vus. La végétation autour de l’étang est très dense, et l’accès y est difficile. Seule une petite dizaine de mètres sur l’un des bords me permets de poser mes cannes.


En me renseignant, j’appris que cette marre était la propriété du club gérant également l’étang à truite dans lequel je pêchais la journée. Par faute de temps et de moyens, il n’a jamais été entretenu et laissé totalement à l’abandon depuis des années. En leur demandant s’il était possible d’y pêcher, ils m’ont pris pour un fou… Parfait !


L’approche


Ce qui m’a motivé à tenter le coup, est que durant cette promenade, j’ai pu voir quelques carpes en surface. Elles étaient occupées à gober ce qu’elles pouvaient trouver au milieu des herbiers.


Il ne m’en fallait pas plus pour retourner quelques jours plus tard pour tenter d’en prendre une en pêchant à l’aide d’un morceau de pain.


J’avais le sentiment d’être le seul à vouloir tenter quelque chose de cet endroit minable, mais malgré tout, je sentais naître une nouvelle histoire.
Je décidais de revenir durant l’hiver afin de sonder un peu pour voir ce que j’allais découvrir. Le fond était uniforme, et se situait aux environs d’une bonne soixantaine de centimètres.


J’ai profité de cette sortie afin de « trouver ma distance ».


Une journée pour faire des réglages


Afin de ne pas effrayer le poisson durant mes futures sorties de pêche, j’ai établi une sorte de « carnet de distance ». Tant qu’à faire du bruit pour sonder, autant en profiter pour gagner du temps pour mes futures pêches. Après avoir repéré les endroits qui me semblent propices à la pêche, je place deux piques, espacées d’une longueur de canne. Une fois ma distance de pêche trouvée, je glisse la ligne sur le line clip, dépose le montage au pied du premier piquet et commence à faire des allés-venues autour des deux piquets, jusqu’au moment où je tombe sur le clip. De cette façon, je sais par exemple que pour arriver au pied de l’arbre immergé qui se trouve en face de moi, je dois faire 7 tours autour des piquets.
De cette façon, la prochaine fois que je reviendrai, je procèderai de la même manière et en plaçant la ligne dans le clip après 7 tours autour des piquets. Mon premier lancé arrivera directement pile au bon endroit, et j’éviterai ainsi de perdre du temps, et d’effrayer les poissons par de multiples lancés pour pêcher « au centimètre » près.

Je répète l’opération pour tous les postes intéressants, et note le tout. Le jour J, il ne me reste plus qu’à choisir les endroits que je souhaite pêcher, régler la distance sur la berge et placer le tout en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.


Pêche sur le fond


Je ne m’étendrai pas trop sur la technique de pêche. Je pense que chacun y va de ses préférences. Pour ma part, je procède avec des montages de fuite classique, armés d’un bas de ligne en fluorocarbone pour la discrétion. Le fond est très vaseux, j’utilise un plomb de 60 grammes. Ma marre étant particulièrement encombrée, je pêche frein fermé, assis au cul de mes cannes. Dès le moindre bip, je bride le poisson afin qu’il ne se précipite pas dans les obstacles.
En été, la pêche est rendue quasi impossible en raison des nombreux herbiers qui envahissent toute la surface de l’eau. Aussi, je préfère pêcher à partir du mois d’octobre lorsque les herbiers sont moins nombreux et que la pêche est rendue plus facile. La période hivernale est également très intéressante. Vu la petite superficie de l’endroit, la localisation des poissons est chose aisée. Durant l’été, je préfère pratiquer une pêche au pain en surface.





Pêche en surface


Lorsque les herbiers ont envahi ma marre, je commence à pêcher au pain flottant. J’utilise pour cela une petite canne à carnassier de 2m40, afin de faciliter la manipulation. Je place sur le corps de ligne un buldo, et termine le montage par un mètre de fluoro carbone.
Je plante l’hameçon directement dans le morceau de pain. Même si le ferrage est moins bon que sur un montage au cheveu, cela à l’avantage de pouvoir être lancé en plein milieu des herbiers, là où les carpes se trouvent, et de rester pêchant. Il n’est pas rare que le morceau de pain soit posé sur un tapis d’herbe en surface, et de voir les carpes remuer le tout afin de pouvoir se saisir du met tant convoité et de finir… sur le tapis.


Dernières astuces pour la route


Un petit truc qui marche du tonnerre, est de verser sur le morceau de pain une ou deux gouttes de liquide type « Goo » de chez Korda. Il se crée alors une zone hyper attractive autour de votre esche et celle-ci est localisée très rapidement par les carpes dans les herbiers.





Pour la pêche sur le fond également, je privilégie une pêche au spot, plutôt qu’un gros amorçage. Une esche attractive, garnie d’un petit stick qui diffuse à tout va, constitue à mon sens le meilleur moyen de faire du poisson rapidement dans ce type d’eau.


Je vous encourage à tenter le coup vous aussi sur ces petites flaques d’eau. Un petit coin que vous serez peut-être le seul à pêcher et à découvrir. Mieux encore, les secrets qu’il recèle vous seront réservés. Je la connais par cœur, ainsi que les poissons qui y vivent (et j’ai parfois encore malgré tout une surprise !). Je les vois évoluer avec le temps, et j’aime leur rendre une petite visite entre deux sorties. Au final, depuis cinq ans, c’est mon histoire, entre moi et ma marre…

Publié par Anthony le 26-09-2014
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